Le fil rouge
« Nous sommes à Varèse, où nous avons passé le Nouvel An. Nous venons de nous lever et de descendre par le petit déjeuner. Elle s’installe sur une banquette face à la fenêtre, les yeux encore rougis par une nuit trop courte. Je vois la lumière, la composition, les couleurs. Tout est là. […] »
Dans son livre Fragments d’une histoire d’amour publié en 2018, Guillaume de Sardes interrogeait, entre autres, la capacité du médium photographique à garder une trace, la trace, de ces moments souvent insignifiants et dont la grâce ne repose que sur une sensation. En couleur ou en noir et blanc, cette chronique d’un amour nous emmenait à Varèse, Paris, Berlin. En 2018 toujours, Guillaume de Sardes foule les rues de Tanger, sur les pas des écrivains de la Beat Generation, de Jean Genet en particulier. S’ensuit un livre, un joyau qui se lit d’une traite, une série de photographies présentée en exclusivité ici, un court-métrage, et à venir, un film. Plus tard, aujourd’hui, en 2020, c’est Vers l’Est que le parfait flâneur nous embarque. Budapest, Bakou, Berlin, Kiev, Moscou, Vilnius… Villes traversées, paysages, fiancées ou beautés d’occasion au visage blanc, tremblé, croisées dans une chambre d’hôtel. Chez Guillaume de Sardes, la création est liée à l’errance et à la quête du moi.
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Trois semaines durant, la galerie Analix Forever vous aura présenté une sélection d’œuvres de l’exposition Puissance et Grâce, et beaucoup d’autres choses aussi – Chronique d’une boxeuse en 5 épisodes, Art is a Freedom avec Jhafis Quintero et Valérie Horwitz, notamment. Trois photographes donc, Dana Hoey, Guillaume de Sardes et Mimiko Türkkan, nous offrent, chacun à leur manière, des images de femmes qui allient la puissance et la grâce, cette « uncanny energy » que promeut Analix Forever, cette énergie intérieure qui fait la puissance des femmes — et des autres.
MOVING ART – FOREVER